light gazing, ışığa bakmak

Wednesday, May 26, 2010

Nadja à Paris, E. Rohmer



J'habite à la cité universitaire, maison de l'Allemagne. Je suis américaine et yougoslave, né à Belgrade, et américaine d'adoption. La cité me rappelle les collèges des États-Unis. C’est la même atmosphère détendue. Autre différence : il y a ici des gens de toutes les parties du monde. Les pelouses ne sont pas interdites, ce qui est rare en France. On peut y marcher et s'y asseoir. Le parc est vaste et des places sont été réservées aux terrains de jeu et aux courts de tennis. Moi, je ne pratique aucun sport sauf la course. Enfin, je cours. Le danger, c’est qu’on est si bien, qu’on n’a plus envie de sortir. Toutes les choses dont j’ai besoin dans mon travail ou mes loisirs se trouvent à ma portée. Les distractions sont nombreuses, concerts, cinémas. Chaque maison possède une troupe de théâtre. Celle-ci répète une pièce de Lope de Vega.
Une ligne de métro me conduit en 5 minutes au quartier Latin. Je prépare une thèse sur Proust. C'est la raison officielle de mon séjour en France. Mais ce genre de travail me laisse une très grande liberté dans l’organisation de mon temps. En fait, mes visites à la Sorbonne sont brèves et espacés. Avant de retourner à la cité, j’aime flâner dans les vieilles rues de la rive gauche, pleines de boutiques d’antiquaires et librairies. Ce qui me frappe en France, ce sont les étalages des livres à l’extérieur. On peut les feuilleter et même lire les pages entières en toute tranquillité. Puis je vais m’asseoir à une terrasse de café. Les français aiment rester des heures. Moi, non. Mais tout de même, un certains temps. Je n’ai aucun but précis. Je m’assois comme ça. Je n’attends personne. J’ai simplement envie d’être là. Je ne lis pas. Je regarde. Je regarde la rue, la manière dont marchent les gens, la manière dont ils regardent.
Je connais bien Saint-Germain-des-Prés. C’est même le quartier de Paris qui m’attirait le premier lorsque je suis arrivée en France. Je suppose qu’il s’est beaucoup embourgeoisé depuis l’époque de Gréco. Mais on y trouve une collection de visages intéressants. Je suis plus à l’aise à Montparnasse. Le site est banal, mais la foule est sympathique. On vient là pour parler et non pour poser. Une sorte d’intimité se forme tout de suite. C’est ainsi que je me suis fait un grand nombre d’amis, parmi les bohèmes, peintres, écrivains, parisiens ou étrangers. On peut passer des nuits entières à bavarder. Les gens que je fréquente sont en général plus âgés que moi et détachés des petites préoccupations de la vie étudiante. Ce sont ceux qui m’ont initiée à l’art modern. (...)




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em The Flâneur, de Keith Tester.

engraçado como não há muita gente a falar deste filme.


e porque não: Modernity and the Flâneur. From Flâneur to Web Surfer.

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