I
Pensées
Penser, vivre, mer peu distincte;
Moi - ça - tremble,
Infini incessamment qui tressaille.
Ombres de mondes infimes,
ombres d'ombres
cendres d'ailes.
Pensées à la nage merveilleuse,
qui glissez en nous, entre nous, loin de nous,
loin de nous éclairer, loin de rien pénétrer;
étrangères en nos maisons,
toujours à colporter,
poussières pour nous distraire et nous éparpiller
la vie.
II
LE GRAND COMBAT
Il l'emparouille te l'endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle ;
Il le pratèle et le libuque et lui baruffle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l'écorcobalisse.
L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C'en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s'emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne
Et vous regarde,
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.
III
Repos Dans Le Malheur
Le malheur, mon grand laboureur,
Le Malheur, assois-toi,
Repose-toi,
Reposons nous un peu toi et moi,
Repose,
Tu me trouves, tu m’éprouves, tu me le prouves.
Je suis ta ruine.
Mon grand théâtre, mon havre, mon âtre,
Ma cave d’or,
Mon avenir, ma vraie mère, mon horizon.
Dans ta lumière, dans ton ampleur, dans mon horreur,
Je m’abandonne.
light gazing, ışığa bakmak
Tuesday, December 27, 2011
Lutosławski: Trois poèmes de Henri Michaux
Publicado por Ana V. às 12:55 PM
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